Comment cultiver la bienveillance au travail ?

Comment cultiver la bienveillance au travail ?

La bienveillance au travail trouve son essence dans l’intelligence émotionnelle. Cette compétence douce (soft skill) va au-delà de la simple gentillesse et nécessite de naviguer avec finesse à travers les interactions sociales. Être « bienveillant » n’est pas un acte de charité ; c’est un moyen de créer une société plus juste et plus sécure, dans laquelle vous-même évoluez. Co-écrit avec Ji Won KIM, cet article explore les facettes de la bienveillance en entreprise, son importance dans le contexte professionnel, les défis qu’elle peut présenter et propose des clés pour la cultiver au quotidien.

Qu’est-ce que la bienveillance au travail ?

De même que la gentillesse, la bienveillance au travail c’est faire preuve d’intelligence émotionnelle pour contrôler et manifester des réactions socialement appropriées afin de créer et de maintenir des réseaux sociaux sains.

Pourquoi est-il important de faire preuve de bienveillance en entreprise ?

  • Les interactions humaines et les relations sociales reposent sur les émotions (Hareli & Parkinson, 2008).
  • L’exposition aux émotions – personnelles et celles des autres – est constante (Russell, 2003).
  • La gentillesse est sans doute l’une des compétences non-techniques les plus importantes dont on a besoin dans le monde du business.
  • L’absence d’intelligence émotionnelle entraîne des attitudes sociales négatives telles que l’agression (Crick & Dodge, 1994).
  • Les compétences en résolution de problèmes, en flexibilité et en communication sont liées à la « gentillesse » et à l’intelligence émotionnelle.
  • La maîtrise des émotions permet d’accroître la productivité et l’efficacité sur le lieu de travail (MacCann & Roberts, 2008).
  • Une meilleure maîtrise des émotions et une plus grande sociabilité créent un environnement de travail plus positif et plus sécure.
  • Le stress, l’anxiété et le burn-out peuvent être réduits grâce à une intelligence émotionnelle élevée (Robinson et al., 2013).

Quels sont les challenges liés à la gentillesse et la bienveillance en entreprise ?

  • Mesurer l’intelligence émotionnelle d’une personne n’est ni clair, ni facile, ni répandu (Maul, 2012).
  • Les traits de personnalité innés de chacun sont différents.
  • Il est impossible de contrôler les intentions des individus (Tangney et al., 1996).
  • S’entraîner à écouter, à comprendre les désirs des autres et à choisir la bonne réaction émotionnelle est un projet à long terme.
  • Le manque d’intelligence émotionnelle entraîne un manque d’acceptation/de reconnaissance qui peut générer des conflits (Schröder-Abe & Schütz, 2011).
  • Des émotions instables telles que la colère peuvent facilement engendrer la dépression et d’autres troubles mentaux difficiles à surmonter.
  • Faire la différence entre ce qui est intelligemment, efficacement et concrètement bienveillant et ce qui semble être bienveillant nécessite des expériences de vie réelles.

Comment être gentil et bienveillant au travail ?

  • Rappelez-vous qu’être « gentil » n’est pas un acte de charité : cela profitera à la relation sociale à court terme, mais en fin de compte à vous-même à long terme (Borman & Motowidlo, 1997).
  • Concentrez-vous sur les conséquences positives réciproques de votre amabilité sociale.
  • Comprenez que le fait d’être gentil crée une société plus safe, plus heureuse et plus facile à vivre, dans laquelle vous vivez également.
  • Analysez-vous : connaissez vos faiblesses, valorisez vos forces et fixez vos limites.
  • Apprenez comment la définition de la bienveillance change au fil du temps en fonction de l’évolution des tendances sociales.
  • Soyez ponctuel, clair et contributif.
  • Ne craignez pas d’être un obstacle ou de provoquer des conflits pour la bonne cause : prenez la parole lorsque c’est nécessaire.

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Bibliographie sur le sujet de bienveillance au travail

  • Borman, W. C., & Motowidlo, S. J. (1997). Task performance and contextual performance: The meaning for personnel selection research. Human Performance, 10, 99–109.
  • Crick, N. R., & Dodge, K. A. (1994). A review and reformulation of social information-processing mechanisms in children’s social adjustment. Psychological Bulletin, 115, 74–101.
  • Hareli, S., & Parkinson, B. (2008). What’s social about social emotions? Journal for the Theory of Social Behavior, 38, 131–156.
  • MacCann, C., & Roberts, R. D. (2008). New paradigms for assessing emotional intelligence: Theory and data. Emotion, 8, 540–551.
  • Maul, A. (2012). The validity of the Mayer-Salovey-Caruso emotional intelligence test (MSCEIT) as a measure of emotional intelligence. Emotion Review, 4, 394–402.
  • Robinson, M. D., Fetterman, A. K., Hopkins, K., & Krishnakumar, S. (2013). Losing one’s cool: Social competence as a novel inverse predictor of provocation-related aggression. Personality and Social Psychology Bulletin, 39, 1268–1279.
  • Russell, J. A. (2003). Core affect and the psychological construction of emotion. Psychological Review, 110, 145–172.
  • Schröder-Abe, M., & Schütz, A. (2011). Walking in each other’s shoes: Perspective taking mediates effects of emotional intelligence on relationship quality. European Journal of Personality, 25, 155–169.
  • Tangney, J. P., Hill-Barlow, D., Wagner, P. E., Marschall, D. E., Borenstein, J. K., Sanftner, J., … Gramzow, R. (1996). Assessing individual differences in constructive versus destructive responses to anger across the lifespan.

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