À l'heure où l'anxiété semble atteindre toute une génération et devenir le mal du siècle, pourrions-nous en tirer quelque chose de positif ? Si elle est loin d’être évidente au premier abord, Mark Nevins est parvenu à identifier une vertu de l'anxiété. Elle pourrait bien vous aider à changer de perspective sur certains faits du quotidien. La voici.
Nous vivons à une époque où l'anxiété atteint des niveaux inégalés, c’est un fait.
Il n'est pas nécessaire d'être psychologue pour s'en rendre compte : vous vous sentez probablement vous-même anxieux·euse plus souvent que vous ne le souhaiteriez, et vous avez sûrement observé les signes chez votre famille et vos ami·e·s.
Une rapide recherche sur Internet donne à réfléchir.
Psychology Today rapporte que les niveaux de stress dans le monde n'ont jamais été aussi élevés, les États-Unis arrivant en tête – un constat affligeant, confirmé par le Gallup Global Emotions Report.
Le New York Times a publié un article sur "le nouveau trouble anxieux de l'Amérique".
Et le New York Post est allé jusqu'à suggérer de rebaptiser les Millennials "The Anxious Generation" (la génération anxieuse), citant des preuves que ce groupe représente un pic d'anxiété de 80 ans chez les plus jeunes.
La situation semble préoccupante.
Pourrait-il y avoir un avantage ou une lueur d'espoir à cette "épidémie d'anxiété" ?
J'ai beaucoup réfléchi à cette question et je crois qu'il peut y avoir un côté positif : si nous acceptons l'anxiété pour ce qu'elle est – un sentiment humain normal – et si nous apprenons à gérer et à orienter cette anxiété de manière productive. (Certes, ce n'est pas vraiment une tâche facile).
En tant que conseiller et coach de PDG et d'autres hauts dirigeants, je reçois tous les mois environ un SMS ou un e-mail sec d'un client : "J'ai besoin de vous parler immédiatement".
Ma réaction instantanée est de ressentir une forte anxiété. Je pense rapidement à trois scénarios possibles, dont aucun n'est bon :
- L'entreprise de mon client traverse une crise inattendue.
- Mon client a un problème personnel.
- J'ai fait une erreur, d'une manière ou d'une autre.
Heureusement (et je touche du bois), depuis plus de vingt ans que je fais ce que je fais, le scénario n° 3 ne m'est arrivé qu'une seule fois.
Une fois, c'est trop, bien sûr, et bien que cette affaire ait été réglée sans conséquences douloureuses, j'y pense encore à l'occasion, et je suis toujours frustré contre moi-même quand je le fais.
Mais pourquoi le numéro 3 me vient-il à l'esprit ?
Peut-être parce que ne pas faire le maximum pour mes clients est une cause de grande anxiété pour moi.
Mon anxiété est une mauvaise chose si elle m'empêche de faire mon travail, mais j'ai essayé de la transformer en une bonne chose : un rappel que je me soucie vraiment de mes clients – de leur bien-être personnel et de leur business – et que je fais de mon mieux pour les servir.
(Quelqu'un de moins anxieux·euse que moi pourrait ajouter : "Regardez les points 1 et 2. Vos clients vous appellent quand ils ont un problème. Ne devriez-vous pas vous sentir vraiment bien vis-à-vis de cela ?")
Alors, qu'est-ce qui vous rend anxieux ?
Pouvez-vous faire en sorte de transformer cette anxiété en un atout et non en un handicap ?
Si vous parvenez à la gérer (encore une fois, ce n'est pas toujours facile à faire), un peu d'anxiété peut vous permettre de rester concentré·e et consciencieux·euse.
Elle peut vous empêcher de devenir complaisant·e ou de prendre les choses pour acquises.
Elle peut vous inciter à améliorer votre jeu et vous donner le courage d'affronter et de surmonter vos peurs.
Appropriez-vous l'anxiété. Elle n'a pas à vous dominer.
Mark Nevins.
Je remercie Mark Nevins pour ses conseils avisés. Retrouvez :
- Tous ses articles sur Forbes, dans leurs versions originales
- Son profil LinkedIn
- Son site web
- Certains de ses autres travaux
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