6 conseils pour le ou la leader alpha

Leader alpha : comment bien apprivoiser son leadership ?

On imagine aisément un ou une leader alpha comme une personne charismatique, à l’autorité naturelle, qui inspire et fédère autour d’elle. Si ce profil semble faire l’unanimité, ses nombreux atouts peuvent néanmoins devenir ses points faibles. Si vous vous reconnaissez dans ce type de personnalité, comment faire pour trouver un point d’équilibre dans l’expression de votre leadership ? Mark Nevins vous dévoile 6 conseils pour y parvenir. 

Qu’est-ce qu’un leader alpha en entreprise ?

Chien alpha (nom) : le terme « chien alpha » désigne, dans une meute, le chien dominant. Le chien alpha est le chien auquel les autres chiens sont soumis. Les alphas peuvent atteindre et maintenir leur position par la force et l’agressivité ou par des efforts sociaux et la création d’alliances.

Les alphas sont des leaders stéréotypés : confiants et orientés vers l’action, ils ouvrent la voie, montrent le chemin et font avancer les choses. Les chiens alpha sont dynamiques, intrépides, charismatiques et accomplis.

Presque toutes les organisations valorisent et récompensent les chiens alpha. Cela dit, les leaders alpha peuvent aussi illustrer le paradoxe selon lequel les forces d’une personne peuvent devenir des faiblesses.

À noter que l’analogie faite ici avec le chien alpha implique bien évidemment les managers hommes comme femmes !

Quelles sont les forces et les faiblesses du leader alpha ?

Si vous êtes un chien alpha, votre force peut involontairement bloquer le dialogue et empêcher la collaboration. Lorsque vous êtes sous pression et en mode alpha, vos collègues peuvent être réticents à défendre des points de vue importants mais contraires ou à partager les données nécessaires pour prendre la meilleure décision. Les gens peuvent choisir d’éviter de s’engager avec vous.

Dans le pire des cas, vos collaborateurs se tourneront vers vous pour obtenir une réponse plutôt que de la chercher eux-mêmes, ce qui limitera leur propre développement ainsi que votre capacité à déléguer efficacement et à obtenir l’effet de levier dont vous avez besoin.

Paradoxalement, si les alphas peuvent facilement assumer des rôles de leadership, le style alpha n’est pas toujours adapté au leadership, en particulier dans les organisations complexes d’aujourd’hui. Rappelez-vous de ce vieux proverbe : « Si vous voulez aller vite, allez-y tout seul ; si vous voulez aller loin, allez-y à plusieurs ».

Pour être des leaders efficaces à long terme, les alphas doivent apprendre à susciter l’adhésion ; et, contrairement à ce qui se passe dans la meute de loups, l’adhésion dans les entreprises doit être volontaire.

Comment mieux gérer son leadership alpha ?

J’ai conseillé et encadré plusieurs chiens alpha au fil des ans et, sur la base de cette expérience, je suis en mesure de proposer quelques suggestions pour tirer le meilleur parti d’un style de leadership alpha.

Conseil n°1 : Efforcez-vous d’être conscient des perceptions et des besoins des autres lors de chaque conversation et de chaque réunion

Ce conseil l’emporte sur tous les autres. Dans leur volonté de faire avancer les choses, les leaders alpha peuvent ne pas prendre en compte les besoins des autres – et lorsque les besoins des autres ne sont pas reconnus, ils choisissent souvent de ne pas les suivre.

Comment pouvez-vous devenir plus conscient des besoins des autres ?

Essayez de demander. Ou nommez un ou deux collègues de confiance qui vous aideront à faire preuve de perspicacité et à vous donner un feedback. (Rappelez-vous que le roi Lear, un leader alpha naturel, a donné à son fou la permission de tout lui dire, même des choses que le roi ne voulait pas vraiment entendre. Bien entendu, Lear n’a pas très bien écouté, c’est pourquoi cette pièce est une tragédie).

Conseil n°2 : Sachez reconnaître quand vos collaborateurs veulent que vous preniez la décision et quand ils veulent (ou voudraient) plus de discussions et de débats

Ce point peut s’avérer délicat. Nous attendons de nos dirigeants qu’ils s’approprient les décisions cruciales, mais prendre la tête du processus décisionnel peut s’avérer être une pente glissante.

Le dirigeant est au final responsable de chaque décision, mais il ne doit pas être chargé de les prendre toutes. Apprenez à déléguer. Prenez des risques, renoncez au contrôle et envisagez d’être le dernier : si vous écoutez et prenez en compte le point de vue des autres, vous serez souvent en mesure d’obtenir un meilleur résultat.

Méfiez-vous des hypocrites et des yes-men. Surtout, veillez à ce que les gens se sentent écoutés : s’ils se sentent écoutés, ils seront plus enclins à appuyer la décision, même si elle ne correspond pas tout à fait à leurs attentes.

Conseil n°3 : Restez conscient du son de votre aboiement et des effets de votre morsure

Les leaders alpha doivent constamment être conscients de la puissance ou de la pression qu’ils exercent sur les situations. Leur voix est beaucoup plus forte qu’ils ne le pensent et ils peuvent aussi avoir un impact plus fort qu’ils ne le pensent.

N’ayez pas peur d’utiliser vos aboiements pour féliciter, encourager, motiver et inciter « la meute » à agir. Mais soyez stratégique dans vos paroles et prudent dans vos actions.

Souvent, moins c’est plus. Votre « morsure » – lorsque vous critiquez ou réprimandez – peut avoir un effet négatif bien plus important que vous ne l’imaginez sur les autres et sur votre culture.

Enfin, réfléchissez à la façon dont vous êtes perçu : voulez-vous vraiment être connu comme « le chef qui hurle » ?

Rappelez-vous ce proverbe turc énigmatique : « Les chiens aboient, la caravane passe ».

Conseil n°4 : Trouver un juste équilibre entre la vision d’ensemble et les détails, entre la théorie et la pratique

De nombreux alphas sont de type « N » selon Myers-Briggs. Ce qui signifie qu’ils pensent en termes de modèles et de concepts et qu’ils voient souvent la réponse rapidement et intuitivement.

Les membres de l’équipe ou les partenaires commerciaux peuvent vouloir ou avoir besoin de plus de détails et d’applications pratiques – et peuvent avoir besoin que vous leur fournissiez plus de contexte et/ou que vous leur montriez que vous avez pris les détails en compte.

Comment êtes-vous parvenu à cette conclusion ? Avez-vous envisagé toutes les options possibles ?

Prenez le temps d’équilibrer votre approche de la résolution de problèmes et de l’innovation afin que votre équipe soit en mesure de voir et d’apprendre comment vous pensez.

« Montrer son travail » (comme le disait mon professeur de chimie organique à l’époque) présente l’avantage supplémentaire d’apprendre aux autres votre façon de penser.

Conseil n°5 : Cherchez d’abord à comprendre, puis à être compris

Cette citation est tirée de la Prière de Saint-François, et même si vous n’êtes pas chrétien, vous pouvez voir que le saint patron d’Assise était sur la bonne voie.

Les leaders alpha ont souvent tendance à préconiser plus qu’à s’informer, c’est-à-dire à dire plus qu’à demander, ce qui peut donner à leurs collègues l’impression qu’on fait les choses pour eux plutôt qu’avec eux.

Certaines situations nécessitent un plaidoyer (« dire » est un mode de communication très efficace), mais poser de bonnes questions présente de nombreux avantages, notamment l’obtention de l’adhésion, la recherche de meilleures solutions et l’approfondissement des relations.

Soyez prêt à faire preuve d’ouverture d’esprit et à différer vos conclusions jusqu’à ce que vous ayez sollicité le point de vue des parties prenantes principales. Chercher d’abord à comprendre peut sembler moins efficace aux leaders alpha, mais les avantages en valent presque toujours la peine.

Conseil n°6 : Apprécier les désirs d’égalité et d’équité des autres

Parce que les leaders alpha se sentent à l’aise lorsqu’ils sont aux commandes, ils peuvent ne pas comprendre que d’autres personnes aiment parfois prendre le volant elles aussi.

Veillez à ce que votre charisme d’alpha ne prenne pas le dessus et n’aspire pas toute l’oxygène de la pièce.

Donnez aux autres la possibilité de diriger, soyez généreux, accompagnez et développez les autres et montrez que vous êtes prêt à renoncer aux projecteurs et aux médailles. Veillez à ne pas donner l’impression que vous ne pensez qu’à vous : c’est le meilleur moyen de perdre des partisans. À long terme, les leaders alpha les plus efficaces sont ceux qui détournent les récompenses, la visibilité et les éloges vers les autres.

Ne vous souciez pas de revendiquer le mérite : si vos équipes sont constamment couronnées de succès, il n’y aura jamais de doute sur votre contribution.

Le leader alpha est avant tout un guide

Comme pour toute amélioration personnelle, pour tirer le meilleur parti de son statut d’alpha naturel, il faut rester pleinement engagé et chercher à approfondir sa connaissance de soi et son intelligence émotionnelle.

Soyez attentif à la façon dont les autres vous répondent. Connaissez vos points faibles ou vos freins, en particulier sous la pression. Soyez attentif à la façon dont vous vous présentez en tant que leader.

Restez concentré sur les informations que vous avez obtenues grâce aux évaluations précédentes, telles que les évaluations à 360°, Myers-Briggs, DISC, etc. Sollicitez davantage de feedback – ou engagez un bon coach exécutif pour vous aider à en générer.

Surtout, demandez-vous constamment : « Qu’est-ce que cette situation attend de moi ? » Ce n’est pas parce que vous êtes un leader alpha par nature que vous devez l’être en permanence. Les leaders les plus efficaces sont conscients des situations et polyvalents.

Enfin, n’oubliez pas le vieil adage : « every dog has its day« . Tous les dirigeants n’ont pas besoin d’être (et ne doivent pas non plus essayer d’être) un chien alpha. Si les alphas sont naturellement portés vers le leadership, ils n’obtiendront de grands résultats que s’ils entraînent leurs collaborateurs dans leur sillage.

Le temps dont vous disposez en tant que leader, quel que soit votre rôle, est limité. Vous ne dirigerez pas la meute éternellement : si vous êtes un leader alpha inflexible, vous risquez même de provoquer un renversement prématuré. Faites donc preuve de sagesse dans vos choix. Établissez des relations solides et de confiance avec vos collaborateurs et vos partenaires.

Soyez un auditeur intrépide. Soyez infatigable dans votre service à la meute. Et n’oubliez jamais que l’une des parties les plus importantes de votre travail consiste à trouver, à former et à entraîner un grand nombre d’autres chiens qui pourront un jour prendre eux-mêmes la tête de la meute.

N’hésitez pas à partager vos expériences, que vous soyez un chien alpha ou que vous travailliez avec un chien alpha : newsletter@nevinsconsulting.com

Mark Nevins.

 


Je remercie Mark Nevins pour ses conseils avisés. Retrouvez :


 

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